Impact énergétique des tickets de caisse papiers comparé à celui des tickets de caisse dématérialisés
En ce début 2020, la disparition progressive des tickets de caisse se met en place. Ce document est pourtant essentiel à la relation client/commerçant. En effet comment se faire rembourser ou échanger un produit en cas problème sans ce sésame. Comment contrôler si l’on a été facturé du bon montant sans pouvoir le vérifier sur le ticket. Et pour finir, comment faire ses comptes si l’on n’a pas de trace de nos achats.
Pour pallier à ces problèmes, nous nous dirigeons plutôt vers une dématérialisation des tickets de caisse. Une première méthode semble se mettre en place, celle consistant à envoyer par email les tickets de caisse aux clients. Elle a néanmoins des inconvénients : longueur de la saisie du mail client en caisse (sans faire d’erreur sinon le ticket est perdu dans les limbes d’internet), et le mail contenant le ticket se mélange aux autres mails du client dans sa boite mail avec aucune possibilité de classement efficace.
Clean Bill propose une solution permettant la dématérialisation sans les inconvénients du mail. Côté commerçant un driver d’impression virtuel dématérialisant le ticket et se substituant simplement au driver de l’imprimant ticket. Côté client une unique application mobile centralisant l’ensemble des tickets de l’utilisateur et les organisant.
Reste à savoir si cette démarche apporte un bénéfice écologique car elle implique des communications réseaux importantes et des serveurs pour stocker et traiter les données.
I. Le ticket papier
Les tickets papier sont imprimés sur du papier dit « thermique » par des imprimantes chauffantes spécifiques.
Voici quelques chiffres clés le concernant :
Nombre de tickets de caisse imprimés en France chaque année : 12,5 milliards [1]
Tonnage du papier à ticket consommé en France par an : 20 000 tonnes [2]
Electricité nécessaire à la production d’une tonne de papier : 5 000 kWh [3]
Une imprimante thermique consomme en moyenne 60 kWh par an [4]
Il y a actuellement de l’ordre de 2 millions de terminaux de point de vente en France et donc le même nombre d’imprimante [5]
De ces chiffres nous pouvons déduire :
Electricité totale nécessaire pour fabriquer le papier à ticket de caisse par an en France :
20 000 x 5 000 = 100 000 000 kWh (ou encore 1.1011 Wh)
Electricité nécessaire pour fabriquer le papier d’un ticket de caisse :
1011 / 12,5.109 = 8 Wh/ticket pour la fabrication du papier
Electricité consommée par les imprimantes annuellement :
Electricité consommée par pour imprimer un ticket :
1,2.1011 / 12,5.109 = 9,6 Wh/ticket
Donc un ticket représente (pour le papier et l’impression) : 8 + 9,6 = 17,6 Wh
II. Le ticket dématérialisé
Pour pouvoir approcher la consommation électrique associée à un ticket dématérialisé, le principe est de trouver la consommation électrique associé à la gestion de 1 k octet de donnée. Sachant qu’un ticket a un « poids » moyen de 40 ko (au format PDF), on peut ensuite aisément trouver le nombre de Watt associés.
Voici les chiffre clé nous ayant servi :
Production d’électricité mondiale en 2019 : 19 800 TWh (Terra Watt heure) [6]
Part l’informatique dans la consommation d’électricité en 2019 : 10 % [7]
Part de la consommation des réseaux dans la consommation de l’informatique : 24% [8]
Part de la consommation des serveurs dans la consommation de l’informatique : 27%
Trafic internet par mois 2019 : 160 Exa Octet (1,6.1020 octets) [9]
(Le trafic internet mensuel représente l’ensemble des données transitant sur les réseaux et forcément stockées sur des serveurs)
De ces données, nous pouvons déduire (pour 2019) :
Trafic internet sur l’année : 1,6.1020 / 1024 x 12 = 1,88.1018 ko
Consommation électrique des réseaux par k octet : 6,14.1014 / 1,88.1018 = 0,00033 Wh/ko
Consommation électrique des serveurs par k octet : 6,91.1014 / 1,88.1018 = 0,00037 Wh/ko
Un ticket de 40 ko dématérialisé transitant 3 fois sur le réseau (en moyenne) et étant stocké 1 fois consomme : (3x 0,00033 + 0,00037) x 40 = 0,05 Wh
A titre de comparaison, le visionnage d’un film en HD via une box (3 Go environ) représente l’équivalent de 75.000 tickets dématérialisés, soit 200 ans de tickets pour un individu moyen.
III. Comparaison entre le ticket papier et le ticket électronique
Si l’on calcule le ratio entre les deux, on obtient :
17,6 / 0,05 = 352
Le ticket dématérialisé consomme donc de l’ordre de 350 fois moins d’électricité que le ticket papier.
En France 1 kWh d’électricité génère 0,09 kg d’équivalent CO2 [10]. Ce qui représente une réduction des émissions de CO2, si l’on parvenait à dématérialiser l’ensemble des tickets de caisse, de :
Consommation électrique ticket papier :
220 000 MWh => 2,2.108 * 0,09 = 19 800 000 kg CO2 (19 800 tonnes de CO2)
Pour les tickets dématérialisés, on obtient une émission de :